lundi 14 février 2011

LA LOSE PHOTOGRAPHIQUE

La lose photographique est un art en soi, qui exige de posséder 2 qualités : un rejet de l’institution du mariage et une grande étourderie.
Elle comporte 5 commandements :
- un lieu sans lumière
- une vitesse d’obturation super leeeeeeeente
- des gens qui bougent, font la gueule, passent devant les photographes, tripotent leurs cheveux…
- un usage immodéré des touches ctrl+d
- le temps : froid, pluvieux, neigeux, venteux, caniculaire…

Chapitre 1, mon bon cœur causera ma perte
Willène devait faire des photos pour un mariage et quand elle m’a demandé de lui donner un coup de main, je ne sais pas pourquoi, mon cerveau a dit à ma bouche et à mes cordes vocales de formuler le son « oui ». Petit retour en arrière : en 2004, ma sœur m’avait demandé de faire des photos pendant son mariage et de filmer la cérémonie à la mairie. Je n’ai jamais vu ni les photos ni la vidéo. Quand j'ai essayé de savoir s'ils étaient contents, j'ai eu pour toute réponse un : "oh ça va, mais tu sais y a plein de gens qui ont pris des photos". Donc la veille du jour J, gros stress. Il faut savoir que moi, je suis une fille du sud qui n’est allée qu’à 5 mariages dans sa vie, tous célébrés dans le sud, l’été, en plein soleil, à 30°. Donc assister à un mariage un 5 février c’est contre nature, pour moi. Arrive donc le jour du fameux mariage. Il fait froid, il pleut. Dans la mairie, pas de lumière. Dans la salle réservée aux photos (sous une verrière, encore heureux), les invités s’agglutinent, sortent leur iPhone tout pourris et se mettent au milieu, les mariés sourient à peine, le marié téléphone et la mariée semble souffrir d’un TOC préoccupant la poussant à replacer sa mèche de cheveux toutes les 2 secondes. Dans la salle de la cérémonie : pas de lumière. Là, j’ai fait des photos pas trop pourries parce que du coup, quand le maire parle, les gens s’arrêtent de bouger. Ouf.
Au final, sur 400 photos, j’en ai 30 de bonnes. Re-ouf !
Voici ma meilleure photo de la journée. Je ne plaisante qu’à moitié, parce qu’elle est merveilleusement cadrée, il n’y a aucun élément indésirable et la pose est spontanée.



Chapitre 2, mon étourderie causera ma perte
Après 2 semaines sans rien poster sur le blog pour raisons professionnelles, je trouve enfin le temps de programmer une séance photo. Je fais de la place sur ma carte mémoire, je recharge la batterie, je sors mon trépied et je rameute Willène. Pour le choix du lieu et de l’heure, facile : mon coin préféré de Paris, Bercy, la nuit. Il y a le parc, la Cinémathèque avec ses lampadaires orange et violet, le carrousel, le grand escalier qui mène à la passerelle Simone de Beauvoir, la passerelle en elle-même, de laquelle on voit la bibliothèque François Mitterrand et l’incinérateur à déchets d’Ivry-sur-Seine, et enfin, le parvis de la bibliothèque. Voici le trajet :


Trop douée en Paint, je suis !

Tout se passe pour le mieux : il fait froid mais pas glacial, le ciel n’est pas trop nuageux, il y a très peu de monde, les dalles encore mouillées reflètent la lumière des lampadaires et le carrousel est joliment éclairé. On trouve les spots parfaits pour les cadrages que je veux, et la séance est ponctuée de « oooh, c’est beau », et de « aaaah, elle est bien celle-là ». Arrivée sur le parvis de la bibliothèque, aucun souci. Il faut savoir que l’on n’a pas le droit de faire des photos de la BNF avec un trépied parce que cela peut être considéré comme du travail professionnel, ce qui pose problème au niveau des droits. Une responsable de la bibliothèque s’approche de nous et s’assure que les photos ne sont pas destinées à un usage professionnel, puis comme ce n'est pas le cas, elle nous laisse tranquille. Je finis la séance très satisfaite, j’ai pris tout ce que je voulais comme je le voulais ! Après un passage au Frog (l’art, ça creuse), je rentre chez moi et me jette sur mon PC pour regarder mes clichés. Et d’un clic à l’autre, trop vite, sans faire attention, une mauvaise manip’… j’ai tout effacé.

Je vous laisse imaginer ma honte et mon désarroi, mais voilà, ce sont les risques du métier… Je vais tenter une récupération des fichiers, sans trop y croire, et je retourne faire exactement la même séance samedi prochain !

Pour l’honneur, et parce qu’il faut bien poster des photos, voici quelques clichés que j’avais pris en 2009 à Bercy avec mon ancien appareil, le bridge Panasonic.






Je finis ce billet par un coup de gueule contre les gens qui écrivent « loose » au lieu de « lose » en faisant référence à une situation désespérée comme celles décrites dans ce billet. Commandez un dictionnaire d’anglais pour Noël prochain !

A suivre : photos de Bercy la nuit !!!

3 commentaires:

  1. Ah ah, tu m'as bien fait marrer...
    mais alors, au final, les mariés ont eu des photos potables, à un moment, ou pas ?

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  2. Oui, comme j'ai 30 bonnes photos, et quelques autres de passable, j'ai quand même quelque chose à leur donner !

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  3. J'adore ton écriture !
    Un article lu avec beaucoup de plaisir !

    Laurent.

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